DES BOUT DE PAROLES ....
Christine Davi

Paroles : Christine DAVI


C'EST PAS COMPLIQUE

Parfois le soleil est lourd
Tu manques d’amour
Besoin de câlins
Souvent l’été se prolonge
Mais personne ne s’allonge
Sur ton drap de bains
Parfois l’automne à ta porte
Fait tes feuilles mortes
Et tes volets clos
Ton ciel est à marée basse
Mais personne ne passe
De l’huile dans ton dos

Tes jours se lézardent ta vie est blafarde
Faut te réveiller
Si tu revendiques un peu d’exotique
C’est pas compliqué

JE REVIENS DE LOIN

Peut-être que je serai vieille
Peut-être que tu seras belle
Dans mes yeux autant que dans les saisons
J’ai vu que l’eau sera saine
J’ai vu qu’il y aura des fontaines
Et des pensées mauves accrochées au balcon

Je reviens de notre futur je nous ai vu je te jure
Je reviens de ce qui sera ne change rien reste là

DES ILES ET DES AILES

Boulevard Saint Michel, un parfum d’avril
Des robes à bretelles et c’est l’amour
Ça sent la dentelle, le printemps myrtille
Dégraffe les belles et c’est l’amour
Les flêches du ciel se faufilent
Elles battent des cils et des ailes
Les cœurs se dégèlent, lovés de velours
Deux âmes jumelles et c’est l’amour

Au Père-Lachaise
Faudrait plus que l’hiver
Et le froid de la pierre
Pour éteindre les braises

LES GARCONS DE VENUS

Ils sont parfois au fond d’une impasse
A l’abri des abris-bus, ils passent
Ils vont du Marais à Montparnasse
Au 12 coups de l’angélus, ils chassent

Viennent-ils de l’espace les garçons de Vénus ?
Qu’on voit dans les palaces ou les marchés aux puces

Ils dansent avec un charme, une grâce
Avec aux lèvres un rictus, vorace
Ils ont la fidélité fugace
Mais la beauté de Phoebus, rapaces



LES LAMANTINS DES SABLES

Dans l’eau près du mur de corail
La mer a le cœur en écailles
A l’heure où le ciel se fait nuit
On entend des voix qui supplient
Nous sommes les pauvres lamantins des sable
Nous sommes bien lamentables

Les bras trop courts pour parler d’amour
Le corps trop gros pour vivre dans l’eau
Et si la mer est moins profonde
Au bord des plages
Nous viendrons boire
L’eau sale et salée du rivage

BUS 72

Un index posé sur le froid de la vitre
Du bus 72
Dans la dernière rangée,
Quand il roulait trop vite
Mon cartable et ma blouse
La buée des fenêtres devenait l’écritoire
Où je posais mes lettres au hasard

Quand la chaleur montait,
La peau collait au skaï
Moi j’enlevais ma blouse
Le soleil transpirait dans le bleu du sky
Au-dessus du 72
J’égrenais les voyelles
Comme un livre d ‘images
En traversant la ville
Dans les embouteillages

LILY

La nuit, tous les chats se ressemblent
Lily connaît bien son métier
Y’a les habitués, les passants du quartier
Et puis les bourgeois
Même l’épicier de la rue des Lilas

Lily rallume une Gauloise
Le ciel se prépare au printemps
Métro Miromesnil, elle attend son Emile
Sous les réverbères
Sur les trottoirs du Paris d’après-guerre

GUITARE HEROS

Je suis pas Gibson, je suis pas Fender
Pas vraiment Telecaster
Déjà minotte je cherchais mes notes
Pour faire rimer Molière

La main qui glisse sur la touche
Mon Ovation premier cadeau
Je faisais semblant de jouer manouche
Ca faisait rire Tchalovo


NUAGE DE LAIT


Thé citronné, café menthol
C’est l’effet que me fait ta peau
Cœur bouillonnant rondeur d’épaule
Juste un frisson au creux du dos
Arôme intense des délices
Un grain de beauté tu me donnes
Thé citronné, menthe ou réglisse
Café sucré, tu m’infusionnes
Tu m’infusionnes

Nectar de brune, blonde senteur
Les effluves te suivent
A la trace
Ca tambourine, est-ce mon cœur?
Ou la cuillère contre la tasse ?

RESSERS-MOI

Fais-moi revenir à feu doux
Comme autrefois
Je vais me souvenir de nous
Ressers-moi
R éveille nos cœurs épicés
Par ta cuisine
Redécoupe-moi en quartiers
Je me sens l’âme mandarine

Je vais reprendre du dessert
Tu peux remettre le couvert
Ressers-moi

TIROIR MON BEAU TIROIR

Tiroir mon beau tiroir où as-tu mis mes lettres ?
Je crois que j’ai perdu la mémoire sur la Nationale 7
Armoire ma belle armoire où as-tu mis mes guêtres ?
J’ai oublié ma robe du soir un lendemain de fête

Histoire belle histoire tombée en poussière
Au font d’un trou noir, une éclipse solaire
J’ai tout oublié, j’ai tout oublié de ces nuits étoilées
Histoire belle histoire tombée en plein ciel
Une robe du soir m’a coupé les ailes
J’ai tout oublié j’ai tout oublié mais pas la voie lactée



UN PIED DEVANT L'AUTRE


Salle des pas perdus, on coupait tout cru
Le cordon ombilical
Je venais au monde, blonde et déjà ronde
Avec 3 mois de Mistral
Quelques jours d’avance
Pour entrer dans la danse
Ca s’prépare bien assez tôt
Pour marcher au pas en cherchant sa voie
Ca commence dès le berceau

Des pas précoces, chagrins de gosse
Premières amourettes
Quand je cherchais chaussure à mon pied
Pour effeuiller la pâquerette
Je donnais mon cœur, je gagnais des fleurs
D’un Roméo sans Juliette
Mais au pied du balcon avec mes chansons
C’est moi qui comptais fleurette